personnes allant à une cadole

Vous connaissez les bories ? Chez nous, c’est cadoles !

Le charme authentique des cadoles

Le riche patrimoine viticole champenois ne se limite pas aux grandes demeures et aux monuments imposants. Il comprend également des constructions modestes, comme les cabanes de vigne, nommées “cadoles” dans la partie méridionale de l’appellation Champagne. Ces quelque 200 édifices, autrefois fonctionnels, sont désormais vénérés comme des témoins précieux de la culture locale.

Typiques du vignoble de la Côte des Bar, la cadole est une cabane toute en pierres sèches, sans liant ni charpente, aussi appelée “loge”. Rares sont les exemples de constructions de ce type dans notre département contrairement à d’autres régions méridionales où on les trouve en abondance. On connait notamment les “bories” du midi de la France.

Les cadoles sont d’anciennes cabanes de vignerons, autrefois situées dans les vignes, construites par les vignerons eux-mêmes, avec des matériaux trouvés sur place. Les pierres retirées du sol étaient triées ; les plus communes allaient grossir les “muros”, ces murs bas qui délimitent chaque parcelle ; les plus belles, celles qui étaient plates et larges, faciles à empiler les unes sur les autres, servaient à l’édification de la cadole. Ces cabanes de vigneron sont, dans leur presque totalité, de forme ronde. Leur voûte n’est qu’un encorbellement de belles pierres déversées qui, petit à petit, rejoignent au centre et à plus ou moins de grande hauteur, une ouverture qui fait office de cheminée. Point de charpente de bois pour cette voûte de pierres délicatement amoncelées, bien équilibrées et légèrement inclinées pour que la pluie ne pénètre pas à l’intérieur. L’entrée est toujours surbaissée avec, pour linteau, une pierre un peu plus importante que les autres.

Construites au milieu des vignes, elles permettaient aux vignerons de s’y réchauffer l’hiver, d’y trouver un peu de fraîcheur l’été, d’y manger leur casse-croûte ou d’y prendre un peu de repos
Plus ou moins résistantes au temps, elles ont été gagnées par la végétation qui a envahi les parcelles de vigne après leur destruction par l’épidémie de phylloxéra qui a sévi dans le vignoble à la fin du 19e siècle. Parfois recouvertes de mousse et « avalées » par le terrain, les cadoles « survivantes » constituent de très belles composantes du paysage champenois, représentatives des pratiques ancestrales. Des associations de protection du patrimoine veillent à leur sauvegarde et à leur restauration, c’est le cas de l’association ACDC – l’Association des cadoles de Champagne.

En 2020, la Mission Coteaux, Maisons et Caves de Champagne – Patrimoine mondial a lancé un inventaire scientifique des cadoles de la Côte des Bar. L’Agence Bruno Decrock, spécialisée dans l’inventaire du patrimoine, a été retenue pour mener ces travaux. Après avoir arpenté les communes de Bagneux-la-Fosse, Celles-sur-Ource, Courteron, Essoyes, Gyé-sur-Seine, Les Riceys et Neuville-sur-Seine grâce à l’implication des habitants et passionnés localement, une collecte documentaire a été réalisée. Le traitement cartographique des données collectées et la mise en perspective au regard de l’histoire a permis de comprendre les raisons de l’établissement de ces nombreuses cadoles.


Les cadoles s’observent aujourd’hui facilement dans deux villages de notre territoire : Les Riceys et Courteron.

Aux Riceys, la commune a balisé un circuit de randonnée de 6,56 km. Le point de départ est donné au point de vue dit de la Route de Mussy sur la route D17 à l’Est des Riceys. Prenez la direction sud dans le bois en suivant le balisage jaune et à la lisière, restez à gauche en limite du bois et de la vigne pour effectuer une longue boucle gauche. Rejoignez la route D17 au niveau de l’immense antenne de télécommunications.

À Courteron, un parcours entièrement fléché sur 8km est proposé. Le point de départ est donné à la rue des Oeillets. 12 cadoles sont observables en suivant les panneaux. Vous traverserez vignes et forêts.